Il vendra la maison de Savigny sur Orge et, exactement comme ses parents, se retirera totalement à Bourcefranc où il fera d’importants travaux. A cette occasion, il détruira donc toutes les travaux faits par ses parents, 20 ans avant…..
En particulier, il réunira en un seul et même les 2 logements séparés qui existaient préalablement dans le bâtiment principal, et que ses parents avaient préservés pour y faire vivre plusieurs générations de parents (l’usage des maisons de retraite était alors très réduit).
Le 48 rue Jean Jaurès à Bourcefranc, devant derrière.
Il agrandira la surface totale en rendant habitable tout le grenier pour s’en faire un immense atelier de peinture et un petit bureau.
Dès lors il se consacrera surtout à sa peinture et un peu à sa famille locale : du moins celle de sa femme. Il passera de très longs moments dans cet atelier, surtout en hiver. Gisèle supportait finalement assez bien cette séparation, à mon étonnement. Mais au décès de mon père, je fut amené à visiter plus avant son antre et me rendit compte que Gisèle avait obtenu qu’une sonnette soit mise en place en haut, dans l’atelier, commandée par un bouton poussoir discret situé dans la cuisine, et dont la pression par Gisèle signifiait : « Henri descend ici de suite, je ne monte pas ». Ceci expliquait donc cela, très logiquement.
Il se fera localement une très solide réputation de compétence et de bonne volonté après avoir fabriqué d’immenses maquettes d’huitres ou de sujets ostréicoles peints ou sculptés pour les maires de Bourcefranc et de Marennes qui en avaient régulièrement besoin pour différentes fêtes ou monuments locaux. Gratuitement, pour le seul plaisir de la reconnaissance.
Henri et Danièle Bretet, maquette de Marennes
Ci-dessus un article dans la presse locale, comme il y en eu de temps en temps :
De Gauche à droite : Henri, Gisèle, très probablement Anita sœur de Gisèle, Mr Guichard maire de Bourcefranc et cousin d’Henri.
Il parcourra aussi toute la région avec son chevalet pour peindre les sujets locaux qui l’intéressaient, surtout des vieux monuments. Il le fera le plus souvent seul, parfois avec Gisèle, très rarement avec d’autres personnes. Il s’y fera régulièrement remarquer par les habitants et trouvera ainsi non moins régulièrement des clients pour leur vendre ses peintures. Il ne cherchera jamais à vendre ses toiles, c’est toujours les passants qui le lui demanderont.
Ses tarifs furent plutôt modestes, donc il vendit très facilement. Mais il ne voulait surtout pas être pressé par des commandes passées à l’avance par des clients. Il peignait d’abord pour son plaisir, puis il vendait, éventuellement. Sinon il gardait. Son atelier se remplit donc progressivement de centaines de toiles, surtout des aquarelles, parfois des sanguines, des fusains ou des dessins à la plume.
Pour un service rendu, ou en remerciement d’un bon moment passé ensemble, il donnait assez facilement ses œuvres, généralement contre la volonté de Gisèle.
Puis l’âge venant il connut des difficultés pour tenir longtemps un objet en main et aussi pour se déplacer à pied sur une longue distance. Il peignit alors surtout dans son atelier.
Ses œuvres tardives sont donc plutôt des fleurs ou des natures mortes, voire la transcription de photos (la chartreuse de sa petite fille, dans le Périgord, où il n’est jamais allé).
Henri eut la leucémie, s’affaiblit donc régulièrement et très progressivement, sur plusieurs années. Il ne prit jamais conscience de ce qu’il avait vraiment et le supporta stoïquement sans jamais se plaindre. Il mourut chez lui, de jour, pour n’avoir pas modifié à temps son traitement médicamenteux (selon le médecin de famille), malgré plusieurs alertes, le 24 mars 1999, soudainement et très rapidement, devant Gisèle, sans avoir eu le temps de souffrir, peut-être, plus que 1ou 2 minutes.
Il y eut relativement du monde à son enterrement : la famille bien sur, mais aussi des représentants des communes locales pour lesquelles il avait œuvré bénévolement.
Il repose dans le caveau de famille à Bourcefranc, au dessus de son père, sa mère et sa tante Anna.
Il peut enfin rêver tout à son aise.
Lors de la vente de leur maison de Bourcefranc, ses tableaux ont été partagés entre Gaëlle et moi. J’ai entrepris de faire des photos de tous les tableaux que je verrai dans la famille ou chez des amis.