Ses techniques préférées :
o aquarelle surtout, les spécialistes lui reconnaissent tous du talent
o un peu la sanguine, la plume, le fusain
o très peu l’huile. Il y est nettement moins bon.
Très peu de portraits (son père Flavien, son grand père André avec sa pipe)
Sujets les plus peints:
o monuments anciens : églises, vielles maisons, antiques puits ou abreuvoirs en pierre
o les anciens quartiers de masures de Fontenay : dès 1960 tous ces quartiers avaient disparus. Une association du vieux Fontenay possède tous ses originaux ou copies.
o Brouage : nombreuses vues prises depuis des lieux interdits au public, grâce aux autorisations spéciales des autorités locales qui reconnaissent rapidement son talent. Il a peut-être monnayé ces passe-droits par quelques toiles.
o paysages naturels : sous-bois, rivières, rivages marins.
o bouquets de fleurs, pots, quelques natures mortes.
o ostréiculture : vieilles cabanes en bois, bateaux ostréicoles en bois, ports de pèche, ostréicoles et de plaisance.
Souvent, il n’avait pas le temps de terminer sur place, en extérieur, le tableau qu’il venait d’entreprendre. Mais il était toujours très largement construit, presque fini. Souvent, donc, il le finissait dans son atelier, tranquillement. Parfois il retournait sur place pour quelques détails.
Lecture régulière d’ouvrages reconnus sur la peinture classique.
Visites régulière des musées de peinture.
Elève occasionnel de cours de peinture locaux, pour y découvrir des nouveautés, mais qu’il n’intègre pas ou alors seulement pendant une période réduite.
Exposition de peinture de ses œuvres à Bourcefranc mais aussi à Mortagne au Perche où il se fait remarquer immédiatement par l’experte artistique départementale de l’Orne : Mme Guerini. .
Seul peintre localement à Bourcefranc mais aussi responsable de cet situation : Henri se plaindra toute sa vie de son isolement total en tant que peintre car il n’en connaissait aucun autre localement. Mais au début de son installation définitive à Bourcefranc, le maire, Mr Guichard, un parent éloigné, lui mit à disposition le fort Louvois lui-même pour y faire gracieusement une exposition de ses œuvres, pendant plusieurs semaines, en été. Une amie d’enfance, elle-même peintre locale à B même (mais sur porcelaine) battit pour lui le rappel de toutes ses relations artistiques dont les peintres locaux.
A des dizaines de km à la ronde tous les artistes peintres de la région vinrent donc au vernissage d’Henri. Champagne offert gracieusement par la mairie. Il fallait, à l’évidence, inviter ensuite tous ces artistes à la maison, leur montrer son atelier de peintre et nouer des relations durables. Mais Gisèle refusa et Henri resta donc seul….
J’y étais. Il n’y eut donc plus jamais de nouvelle occasion de ce type.
La sculpture : un peu
- sur polystyrène, grâce à une extension de son appareil inventé ( le filicoupeur)
- sur bois
La marqueterie :
Sur bois, sur feutre, sur tous matériaux fusibles ou combustibles. Cela n’est possible en un seul découpage pour toutes les pièces à la fois, que grâce à l’utilisation du filicoupeur.
La musique classique :
Il aime écouter de la grande musique quand il peint ou rêve…
Scooter et moyens transports
Dans la famille Massé on est cheminot de père en fils (Flavien, Henri). La SNCF est généreuse en transports gratuits : conjoint, descendants mineurs, ascendants à charge. Malgré cela, la famille d’Henri voyage bien peu : presqu’uniquement pour aller et revenir de la Charente Maritime, Bourcefranc ou St Sornin.
Pendant bien des années, donc, on n’emmenait que les bagages que l’on pouvait porter avec soi dans le métro puis le train. Les porte-bagages des compartiments étaient relativement petits, du moins en 2ième classe.
Henri aura pourtant un vélo solex vers 1946 ou 48. On mettait le solex aux bagages SNCF et on l’emmenait en vacances en Charente. Cela convenait pour un adulte et l’enfant que j’étais. Sur place, les beaux frères avaient tous une voiture dont on profitait parfois.
Puis Henri acheta un scooter, afin de pouvoir enfin voyager à 3. L’usine Bernard Moteurs était à Chatillon à environ 2 km de la maison de Fontenay. Vers 1950 il prit donc un scooter Bernardet : massif, peu esthétique, mais puissant et très robuste. Très lourd aussi. Il prenait le train comme le solex, pour les vacances. Sur place nous avions donc enfin l’autonomie. La police et les gendarmes de l’époque étaient bons enfants et ne faisaient que bien rarement des remarques pour ces 3 voyageurs insolites sur un scooter prévu pour 2.
Puis vint l’envie de posséder une voiture, puisque nous étions désormais seuls à n’en pas posséder dans la famille. De plus Flavien était veuf et donc très souvent avec nous, du moins à Savigny. Ce fut une Ondine Renault (la Dauphine à 4 vitesses). Exactement le modèle de la photo. Mais… j’étais le seul à posséder le permis de conduire.
Henri eut vraiment beaucoup de mal à obtenir enfin ce permis, lui, pourtant si habile de ses mains. Pendant donc près d’un an, la voiture et la famille m’attendaient sagement dans la garage de Savigny, pendant la semaine où mes cours me retenaient à Lille. Le samedi, j’avais le devoir moral de sortir toute la famille en Ondine, pendant que Marie France m’attendait à Paris, pour le dimanche. Enfin Henri eut son permis, un peu aidé…
Puis, bien après, ce sera une R16 verte, comme sur la photo. Je récupèrerais alors l’Ondine comme première voiture, peu après mon mariage